Devenu propriété du Département de la Haute-Saône (70) en mai 2015, le château de Ray-sur-Saône est un site historique emblématique pour la région. Son patrimoine architectural et paysager est en revanche d’un intérêt national, voire européen. A l’avenir, le site est voué à un fort développement culturel et touristique.
Si le château et ses collections étaient jusqu’à présent bien connus, il n’en était pas de même des jardins qui ont été pendant longtemps attribués à l’architecte-paysagiste Jean-Marie Morel. Afin de mieux connaître l’histoire des jardins et en tant qu’étude préalable à la mise en place d’un Plan de gestion du parc, le Conseil départemental et la DRAC ont décidé de confier au cabinet Parcelle d’Histoire, l’étude historique de ces jardins. Celle-ci avait pour objectif de déterminer à quelle période se rattachent les jardins qui occupent actuellement l’éperon rocheux entourant le château, mais également de mettre en lumière les compositions plus anciennes, aujourd’hui disparues.
L’étude des nombreuses archives qui étaient alors conservées au château ont révélé que les jardins de Ray ont suivi toutes les modes en matière d’art des jardins. En effet, de la fin du XVIIe siècle au XIXe siècle, les jardins du château ont été successivement transformés en jardin à la française, puis en parc à l’anglaise, en passant par le style anglo-chinois, à fabriques. On constate également, dans la première moitié du XXe siècle, un retour du style classique, dans l’esprit de ce que faisaient les Duchêne. Les propriétaires successifs ont donc suivi de près toutes ces modes et ont fait appel aux plus grands architectes ou paysagistes de leur époque. Ainsi, sont conservés des projets des architectes CJA Bertrand ou Nicolas Nicole mais également d’illustres paysagistes comme Jean-Marie Morel (1728-1810), qui venait de terminer les jardins de La Malmaison pour Joséphine de Beauharnais, ou Eugène Bühler (1822-1907) indissociable de son frère Denis qui réalisa le parc de la Tête d’or à Lyon.Aujourd’hui, le parc de près de 20 ha est classé au titre des Monuments Historiques. Il est principalement hérité du projet d’Eugène Bühler et des transformations réalisées au début du XXe siècle par le propriétaire de l’époque, Hubert Baconnière de Salverte. Le parc, ouvert au public, se compose de vastes pelouses cadrées par des bosquets, le tout se prolongeant à l’infini par de remarquables vues ouvertes sur le grand paysage. C’est en effet un vaste aménagement du territoire qui a été réalisé dans la seconde moitié du XIXe siècle, dans la grande tradition des parcs Bühler. Les allées sinueuses conduisent le visiteur dans une promenade mettant en scène le site, le château et une palette végétale variée, caractéristique des œuvres que nous ont laissées les frères Bühler.